sept
05

Le mot du président

birben-002

Les « Anciens de l’Union Sportive Montalbanaise » se sont mis à la page de la modernité. En effet, un site « internet » (anciensusm.fr) permettra désormais de suivre la vie de notre association tout au long de l’année à travers nos rassemblements et nos actions de soutien aux équipes de jeunes du club.

Ayant eu l’honneur d’être élu récemment président des « Anciens Unionistes », il m’incombe de mener à bien la mission qui m’a été confiée : veiller à ce que ce site réponde aux aspirations de tous et serve de trait d’union entre chaque membre de notre association et tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la vie de notre cher club qui, ne l’oublions pas, fête en cette année 2011, son cent dixième anniversaire.

La facilité de ce moyen de communication permettra de traiter l’information pratiquement en temps réel, information qui sera accessible à chacun d’entre nous, où qu’il se trouve dans le monde.

A travers ce fabuleux outil, avec mon équipe, nous nous sommes fixé un objectif précis : inviter le plus grand nombre d’anciens Sapiacains à nous rejoindre dans notre association et les fidéliser.. C’est pourquoi, j’en appelle à tous, anciens joueurs, anciens dirigeants ou sympathisants, qu’ils aient servi ou non les couleurs Vert et Noir au sein des groupements « cadets », « juniors », « seniors » et même de l’Ecole de rugby.

Ce large rassemblement me paraît aujourd’hui nécessaire pour pérenniser l’avenir même des « Anciens de l’USM ». Toutes les générations qui ont écrit l’histoire de l’Union Sportive Montalbanaise doivent se sentir concernées car il est indéniable que sans un seul maillon de cette longue chaîne, le destin de l’USM eût été différent.

Les années ont passé mais notre attachement à Sapiac et à l’USM perdurera toujours, prenant une signification qui, comme par magie, pousse au rassemblement et au respect de valeurs séculaires. La convivialité, l’amitié, l’action et l’innovation seront les priorités essentielles de mon mandat de président.

Un des buts que je me suis fixé et qui me tient aussi le plus à cœur est la création d’une équipe d’anciens qui pourrait participer aux divers tournois organisés par l’UFAR. J’espère à ce sujet que le nouvel outil informatique facilitera l’adhésion de jeunes anciens qui jusque là ont hésité à se joindre à nous.

En espérant que mon message sera perçu comme une invitation à perpétuer un mode vie et de pensée communes qui nous anime à tous, je vous dis « À bientôt ».

Le Président :

Michel Pédurand

sept
05

L’USM superstar in USA, vainqueur de la « Porter Cup » (mai 1978)

Dès l’automne 1977, Michel Pédurand envisage pour l’équipe I de l’USM un voyage aux Etats-Unis qui, coïncidant avec un tournoi de rugby, va vite prendre la forme d’une tournée avec en point d’orgue le « Tournement Porter-Cup 1978″, organisé par le Richmond Rugby Club, de l’Etat de Virginie. Cette compétition, qui se déroule en mai 1978, réunit les meilleurs clubs de XV d’Amérique du Nord dont New-York, Norfolk et le grand favori, le Saint-James River Club de Richmond.

La délégation montalbanaise conduite par le président Guy Lexpert, Michel Neuville, le soigneur Henri Mieulet et l’entraîneur Jean-Claude Sahuc a rendez-vous le lundi 8 mai à 23 heures devant le café de l’Industrie où tous, vêtus d’élégants survêtements vert satiné « Adidas » offerts par Henri Roméro, sont impatients de vivre le rêve américain. Vers 23h30, le car de la maison Barrière met le cap sur Barcelone d’où les Montalbanais s’envoleront pour New-York avec escale à Madrid. Le voyage se passe calmement et tous en profitent pour récupérer des fatigues du trajet Montauban-Barcelone. Après huit heures passées au-dessus de l’Atlantique, la mégapole new-yorkaise est soudain à nos pieds, apparition divine, comme dans le plus beau des reportages de cinéma. Sur l’île de Manhattan, reliée au continent par le pont de Brooklyn sur l’East River, on distingue précisément  un immense rectangle vert, sans doute Central Park. Quand l’avion se pose à Airport Kennedy, une sensation inconnue jusqu’alors m’envahit, peut-être la même que celle ressentie en 1492 par les compagnons de Colomb quand ils virent à l’horizon se profiler la côte américaine. Le décalage horaire permet une incursion dans Manhattan, par petits groupes. Les « cabs », les taxis jaunes sont là qui nous attendent. Plus nous nous rapprochons de l’île de Peter Stuyvesant, plus la notion de l’espace évolue. Il fait chaud. Le « terrien » que je suis, habitué à décrypter son environnement en seulement deux dimensions perd soudain ses repaires: le gigantisme est partout, nous enveloppe, nous étouffe, nous paralyse; Gulliver est chez les géants; j’hallucine, c’est un choc, un grand choc ! Tout est démesuré; à côté des « skycrapers » la tour de Babel n’est qu’une taupinière, Montauban, Toulouse, Bordeaux, Lyon, ne sont que de simples hameaux. Les World Trade Centers, l’Empire State Building, l’immeuble Chrysler écrasent de leur superbe les avenues réduites à de minces artères régies par la loi du perpendiculaire. Direction la Virginie, le but de notre odyssée. Au décollage de New-York, lentement, le paysage dévoile l’immensité de l’est américain avec ses forêts, ses plaines sillonnées par de longues rivières sinueuses et bientôt l’apparition de la verdoyante Virginie, état emblématique de la révolte américaine contre le joug anglais. A l’aéroport de Richmond, nous sommes chaleureusement accueillis par les joueurs de Saint-James-River qui vont nous héberger. L’entraînement commun de l’après-midi du jeudi en vue du tournoi de fin de semaine, nous réserve quelques surprises avec la méthode commando de l’entraîneur yankee qui nous prend pour des légionnaires. Le lendemain vendredi, l’excursion à Williamsburg est purement  merveilleuse: une partie du cœur de la ville bat au rythme du XVIIIe siècle, tout est resté figé et les artisans en costume d’époque travaillent consciencieusement. Le temps semble s’être arrêté. Seule la tenue des touristes ramène au XXe siècle. Advient enfin le moment du Tournoi, de ce fameux « Tournement » dans un cadre champêtre où règne une convivialité spontanée. Nous sommes revenus aux sources du rugby de ce début de siècle avec implantation des poteaux et traçage de lignes effectués au dernier moment. Pas de vestiaire, pas de douches mais une rivière toute proche dans laquelle tous les acteurs plongeront au coup de sifflet final. Le premier match contre Norfolk est pour le moins rugueux face à des adversaires aux moyens physiques étonnants qui, influencés par le « Super-Ball », affectionnent les placages à retardement et pratiquent le hors-jeu à outrance. La victoire est au rendez-vous (23 à 18) mais le plus dur est à venir contre nos amis du Saint-James River qui jouent le match de leur vie et embrouillent notre rugby à coups de courage et de tenacité. Avec un peu de chance malgré un arbitrage maison et l’expulsion de Diégo Peccolo, nous voilà propulsés en finale (7 à 6). La finale est une formalité face au Richmond Football Club et 7 essais couronnent cette première sapiacaine sur les terres du nouveau monde.

USM vainqueur de la Porter Cup: arrière: Gérard Bréhier, 3/4: Didier Falcomer, Robert Brésolin (cap), Gérard Touyères, Claude Touyères, 1/2: Jean-Claude Ménard et Jean-Claude Soriano, avants: Daniel Ouvrié, Jean-Paul Mercier et Michel Pédurand, Jean-Pierre Brousse et Jacky Gautier, Didier Blanc, Diègo Peccolo et Francis Petit;

Le soir, plus de trois cent personnes participent à une « party », avec folklore local et trente fûts de bière éclusés. Champions de la côte est des Etats-Unis l’après-midi, nous sommes vite dépassés dans le registre festif de la soirée.

Etourdis par la longue nuit, la journée du lundi à Virginia Beach, station balnéaire au bord de l’océan, nous offre un calme réparateur avec en fond de décor les porte-avions et les cuirassés de la marine US. Dans la soirée, le retour à Richmond se passe dans la bonne humeur générale. Le mardi 16 mai est le jour le plus calme de la tournée avec shopping à Richmond et la visite de l’usine de tabac Philip Morris à bord de petites voiturettes électriques. Tout respire l’ordre dans cette fabrique de cigarettes construite sur un promontoire; tout est minuté, réfléchi, organisé, jusqu’au moindre détail. Le silence règne en maître avec pour seul bruit de fond le doux ronronnement des machines. Pont aérien jusqu’à Washington et, mercredi et jeudi, deux journées inoubliables avec la visite du Capitole, devant lequel nous posons pour la postérité, et celle de la Maison-Blanche aussi bien gardée que Fort-Knox, du Musée de l’Espace où je découvre avec stupéfaction l’exiguïté de la cabine Apollo et la petite taille du Spirit of Saint-Louis de Lindbergh. Puis c’est l’émouvant pèlerinage au cimetière d’Arlington où reposent le président Kennedy et son frère Robert assassinés à quelques années d’intervalle. Le soir, nous nous accordons un intermède culinaire dans une pizzeria italienne dont je n’ai pas encore oublié aujourd’hui le fruité vin rosé. Le vendredi, c’est l’éblouissante découverte, à Monticello, de la maison d’un génie de l’humanité, Thomas Jefferson, l’auteur de la Déclaration d’Indépendance en 1776, président des Etats-Unis de 1801 à 1809 et mathématicien d’exception. Dans et autour de cette demeure unique, tout est parfaitement agencé jusqu’à la conception géométrique des jardins et à l’exposition cosmique des pièces. L’âme de Thomas Jefferson plane encore sur ces lieux sacrés. Dernière journée, le samedi 20 mai, avant le retour en Europe en compagnie des amis de Saint-James et un match amical suivi de joyeuses agapes. C’est à notre grand regret le temps des adieux, retour à New-York avec un crochet chez Lady Liberty. Au décollage  de New-York, nous frôlons la catastrophe avec une rupture du train d’atterrissage. Quelques heures plus tard, nous retrouvons la France, nos familles et sommes riches d’impérissables souvenirs. Nous sommes le dimanche 21 mai 1978.

Didier Blanc

sept
05

Les Juniors de l’USM en Suisse. (28 mars au 1er avril 1959)

Depuis 1955, les juniors montalbanais recevaient leur récompense par un voyage de fin de saison. En 1959, cette tradition fut encore respectée et pour la cinquième fois, les juniors vert et noir effectuèrent leur sortie pascale. En 1955, la caravane montalbanaise avait choisi Perpignan et l’Espagne. En 1956, c’était Paris avec le match France-Angleterre à Colombes et un arrêt à Montargis. En 1957, la Provence et la Côte d’Azur, les rencontres de Châteaurenard et de Nice. En 1958, la même région avait été choisie avec deux matches contre Toulon et Nice.

Pour le voyage de Pâques 1959, Edouard Tournou organisa une escapade en Suisse via Chambéry et Oyonnax. Voici le savoureux témoignage d’un juniors montalbanais anonyme.

« Nous avons pris le départ samedi 28 mars à 21 heures. Montauban désert nous a laissé partir avec indifférence. Pour une fois, tout le monde était à l’heure et, avec le maximum de confort, nous nous sommes installés dans la magnifique voiture du transporteur habituel de l’USM, M. Barrière. 50 km et les lueurs de Toulouse apparaissent. Toulouse où nous faisons un arrêt pour prendre le camarade Jean-Louis Cantoni et que nous traversons sans le moindre regret. Le seuil de Naurouze, Castelnaudary, Carcassonne et ses tours, Barbaira et ses poètes et enfin Narbonne où nous cherchons sans la trouver « la porte du garage » chère à Charles Trenet. Narbonne, ses Barques, sa cathédrale, est une belle ville et d’autant plus appréciée que nous y prenons un repas nocturne qui apaise nos estomacs affamés.

Nouveau départ. La nuit est sombre, le ciel bouché par une épaisse couverture de nuages qui nous frustrent des paysages languedocien sous le clair de lune. Mais peu à peu, le sommeil s’empare de nous et très simplement, nous confions notre destinée au chauffeur et à Saint-Christophe.

7h du matin. Les yeux bouffis de sommeil s’ouvrent avec difficulté. Ce n’est pas grave pour les jeunes, mais l faut voir le visage complètement défait des adultes à leur réveil. C’est l’arrêt à Voiron. Nous sommes dans l’Isère, dans les Alpes. Que de chemin parcouru durant notre sommeil !. Notre appétit est étonnant et ce petit déjeuner dans l’air frais et vivifiant des Alpes est un souvenir que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Nous repartons et arrivons vers les 10h30 à Chambéry, ville splendide. Au siège su SO Chambérien, nous sommes reçus avec une extrême gentillesse puis nous allons au stade prendre une douche qui a le don d’effacer toutes nos fatigues de voyage nocturne.

Repas à midi et à 15h, nous sommes en tenue dans le magnifique stade municipal. Nous jouons de notre mieux et nous gagnons 9 à 0. Réception au siège à 18h30, repas à 20h.

Lundi matin, départ à 7h30. Un arrêt à Aix-les-Bains, une visite au lac du Bourget et nous arrivons à Oyonnax, la ville de la matière plastique. Comme la veille, réception au siège dans la matinée, mais nous jouons à 14h30, en lever de rideau d’une rencontre amicale entre Oyonnax et Grenoble. Nous rencontrons les juniors locaux et nous gagnons. Le public salue notre exhibition avec une joie et un enthousiasme qui nous étonnent. A 18h30, réception au siège où les dirigeants locaux et notamment M. Guichon, secrétaire général du club, ne savent que faire pour nous être agréables. La soirée est formidable, agrémentée d’un banquet et d’une sortie dans la  d’Oyonnax. Il faut avouer que nous avons mis un peu d’ambiance et que notre corrida oragnisée de façon impeccable avec mise à mort, matadors, picadors, banderillos et toros, connut un succès qui dépassa toutes nos espérances. Le but de notre randonnée était atteint et notre rôle d’ambassadeurs pyrénéens accompli, nous avons pu savourer enfin notre voyage en touristes.

Le mardi matin, départ à 9h. Le car arriva à Genève à 11h. Un déjeuner agréable nous y attendait et notre après-midi fut consacrée à la visite de cette ville sortie d’un conte des « Mille et une nuits » avec son lac unique, son grandiose Palais des Nations et la netteté de ses avenues et de ses places.

Le lendemain mercredi, l’heure du départ était fixée à 8h. Il fallait bien repartir vers Montauban. Il nous a semblé que certains de nos accompagnateurs seraient restés quelques jours supplémentaires. Il faut dire que l’entraîneur Edouard Tournou, l’arbitre Jean Lacombe et Roger Sainvoirin qui nous avaient accompagnés, avaient été très gentiment reçus par une charmante hôtesse suisse qui était la cousine de M. Barrière. Au retour, un arrêt à Annecy et une promenade sur le lac furent les dernières étapes de notre voyage. Le retour s’effectua dans le calme ; l’enthousiasme avait fait place à la lassitude et lorsque, jeudi matin, dans la lueur blafarde du ciel montalbanais, vers les 4h, nous avons vu les tours de la cathédrale se profiler à l’horizon, notre joie était sereine. Vivre cinq jours merveilleux comme un conte de fée et se retrouver dans son pays, revoir sa famille et sentir l’air de Sapiac, sont des sentiments que nous, juniors, nous ignorions encore. Aussi, mes camarades et moi-même, remercions nos dirigeants et les généreux et anonymes donateurs et tous ceux qui ont pu contribuer à notre voyage ».

A la suite de ce voyage, le capitaine de l’USM Roger Sainvoirin signera à Oyonnax où il terminera sa carrière et sa vie.

Effectif des juniors A et B de l’U.S.M: Deltorn, Pitet, Issanchou, Siréjol, Guimounet, Théron, Darennes, Jacques Sirac, Louis, Maurice Alary, Cornil, Pécou, Bernard Aymard, Jean-Louis Cantoni, Robert Felga, Jean-Claude Montamat, Guy Darold, Favarel, Louis Chauvin, Riba, Christian Albert, Pierre Miquel, Laussac, Ginesty, Dirlés, Coustals, Battaïa, Thirion, Costes, Berchaud, Riaudo, Merlhe, Majoral, Périés, Moulis, Louis Felga, Raynal, Martin.

47 ans après, j’ai une pensée émue pour trois de ces juniors qui furent cruellement frappés par le destin. Le 8 mars 1959, l’arrière international scolaire Louis Chauvin et l’avant Michel Berchaud, sauvèrent un jeune garçon qui se noyait dans les eaux tumultueuses du Lot. Pour cet acte de bravoure, Maurice Herzog, haut commissaire à la Jeunesse et aux Sports, leur attribua une bourse de vacances pour deux semaines dans un centre de sports nautiques. Michel Berchaud perdra la vie sur une route de Montbartier en octobre 1964, tandis que Louis Chauvin nous quittera un mois avant les fêtes du centenaire de l’USM, durant l’été 2003. Ma dernière pensée va à Louis Felga,  valeureux talonneur, qui quittera ce monde, fauché à 20 ans par un chauffard ivre, route de Paris à Aussonne, dans la soirée du 6 août 1960.

Articles plus récents »